4/07/2008

«La Chine est une dictature, un tortionnaire»

«La Chine est une dictature, un tortionnaire»
Sur le parvis des Droits de l'Homme, au Trocadéro, la communauté tibétaine s'est donnée rendez-vous pour manifester son opposition au régime de Pékin.
Cordélia Bonal
LIBERATION.FR : lundi 7 avril 2008
C'est sur le parvis des Droits de l'Homme, au Trocadéro, que s'est réunie ce matin la communauté tibétaine venue manifester son opposition au régime chinois et à la répression au Tibet. Face à la Tour Eiffel , d'où est partie à la mi-journée la flamme olympique, des dizaines de drapeaux jaune, rouge et bleu, aux couleurs du Tibet, flottent au vent. Plusieurs centaines de Tibétains de Paris et de province mais aussi de Belgique, de Hollande, ou d'Angleterre, portant T-shirts jaunes « Tibet, we stand by you » ou « gardons les yeux ouverts », se mêlent aux militants solidaires de leur cause, aux très nombreux journalistes français et étrangers, et enfin aux simples touristes.
«Depuis un mois, la répression au Tibet a fait plus de 140 morts, dénonce Thupten Gyatso, qui préside la communauté tibétaine de France. Il n'y a ni commission d'enquête, ni dialogue avec le Dalai-lama. La Chine est une dictature, un tortionnaire. Aujourd'hui, nous sommes là pour réclamer le changement.» Sur la question du boycott, ce Tibétain de France se dit «d'accord pour les JO à Pékin mais favorable à un boycott de la cérémonie d'ouverture si la Chine continue à bafouer les droits de l'homme».

Dans la foule, beaucoup de jeunes, comme Laure et Jérémiah, étudiants, venus «parce que c'est le moment ou jamais de faire quelque chose. Il faut montrer que nous, les citoyens, on se sent concernés. C'est le seul moyen de faire pression sur le gouvernement pour qu'il boycotte la cérémonie d'ouverture».

Yongdon et Pema sont Tibétains, réfugiés en France depuis six ans pour elle, onze mois pour lui. Pema est un journaliste menacé par le régime pour avoir passé des informations au gouvernement tibétain en exil en Inde. Yongdon, si elle se félicite du soutien de la population française et du soudain interêt des médias pour son peuple, doute de la capacité du gouvernement chinois à réagir: «On ne peut pas faire confiance à ce régime qui ment sur tout.» Le couple s'inquiète pour leur famille restée au Tibet. «Je ne peux même plus téléphoner à mes parents car ils ont peur des représailles s'ils parlent avec moi, poursuit la jeune femme. La semaine dernière, la police est rentrée de force chez eux et a presque tout détruit. Avant-hier il y a encore eu quinze morts»

Peu après midi, les Tibétains réunis sur la place ont chanté leur hymne national. Plusieurs personnalités (parlementaires, écrivains, membres de reporters sans frontières) devaient ensuite prendre la parole, avant que le groupe ne rejoigne le mur de la Paix au Champ de Mars en fin d'après-midi.

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